L’inspiration
« Commencer l’année en parlant de ce qui nous inspire et comment cela réoriente, réajuste ou renouvelle nos vies. C’est cela, la vraie nouvelle année, le recommencement véritable.
Il y a de la surprise, dans l’inspiration qui arrive soudain. Elle nous comble et nous surprend à la fois. Elle crée un enthousiasme porteur, un élan. Un nouveau cycle emporte alors notre vie : on se lance ! Oui, l’inspiration nous lance sur une piste nouvelle, où il faudra parcourir pas à pas le chemin déjà connu de l’élaboration artistique qui aboutit à la création, celle qu’on montrera, partagera.
Mais avant, il y a cette fulgurance d’une image, d’une idée entrées en nous subitement, parfois associées à beaucoup de lumière ou de joie ou de tout autre qualité ou sentiment – qui resteront inscrits dans l’œuvre finale – et qui pour l’heure nous emplit, nous ouvre, nous inspire.
Au fond, c’est une incarnation. La première étape étant de la recueillir avec respect, la protéger avec soin. La gestation se fait d’elle-même et on l’accompagne en la nourrissant. C’est une recherche passionnante de trouver ce qui nourrit notre inspiration sans la détériorer. Il y faut de la délicatesse, de l’écoute. Malgré sa force lumineuse, une inspiration est en nourrice, chez nous, en couveuse, parfois. Il nous faut être attentif à ne pas l’étouffer.
Rester en contact. Garder l’instant premier, cette graine. Y repenser, le revivre comme on cultive son jardin, comme une danseuse retrouve son mouvement. Porter au cœur l’inspiration comme un secret. La laisser croitre.
Il s’ensuit qu’on chemine alors pour la réaliser : on tend vers sa réalisation. En route on apprend à chaque pas. C’est alors que notre vie se renouvelle, se remodèle, que des choix nouveaux sont posés, des habitudes abandonnées. Notre conscience, notre compréhension, peuvent en être transformées.
On marche dans une direction très bien indiquée et pourtant inconnue. Comme si on savait où on va sans pouvoir le dire. Quand l’œuvre sera réalisée, il faudra que l’inspiration s’y reconnaisse. Sinon, c’est qu’on l’aura perdue en route.
Cette orientation, cette direction est assez forte pour donner vie. Nous n’avons qu’à nous mettre au service. Nous conteurs, savons ce que c’est que de suivre un fil. Eh bien l’inspiration aussi suit son fil. Notre travail consiste à ne pas la gêner.
Quand l’œuvre est là et qu’elle réalise l’inspiration première, nait la joie. »
Catherine Zarcate